L’entrée en vigueur de la loi “Avenir Professionnel” et les modifications liées au Compte Personnel de Formation (CPF) redéfinissent les rôles des acteurs de la formation : du salarié, aux OPCO, des responsables formation aux organismes de formation professionnelle.
On a déjà beaucoup parlé de la nécessité pour les salariés d’utiliser leur CPF, mais ceux-ci ont encore du mal à prendre leurs marques dans un paysage de la formation totalement refondu.
Ce “budget personnel de formation” désormais crédité en euros chaque année, demeure la propriété du salarié tout au long de son parcours professionnel.
Pour les directions des ressources humaines et notamment les responsables formation, de nouveaux champs d’actions sont en cours de déploiement : mise en place des AFEST (Actions de formation en situation de travail), optimisation des budgets, déploiement des plans de développement des compétences ...
Avec ce transfert d’une partie des fonds de la formation professionnelle aux salariés, dans le but de les responsabiliser, quel rôle les DRH et Responsables de Formation peuvent-ils jouer pour accompagner les salariés à mobiliser leurs fonds de formation de façon éclairée ?
Dans cet article, nous évoquerons les différents leviers d’action qu’ils peuvent déployer auprès des salariés tout en respectant les droits nouvellement acquis par ceux-ci.
Assurer la promotion du dispositif CPF auprès des salariés
Concernant la formation professionnelle, chaque salarié a eu l’habitude d’avoir pour interlocuteur son manager ou sa direction des ressources humaines. L’avènement d’une gestion autonome du CPF par le salarié n’a pas pour autant fait disparaître la relation de conseil qui pouvait exister précédemment.
Si la mise en œuvre du budget CPF échappe aux entreprises, les DRH ont un rôle majeur a joué pour désormais promouvoir le nouveau dispositif de formation et les clés de son fonctionnement en lien avec l’entreprise : possibilité de réaliser des formations sur le temps de travail, abondement pour certaines formations dont le prix est supérieur au budget disponible...
Tous les salariés ne pourront pas devenir des experts de la formation
Dans cette nouvelle configuration, l’expertise acquise par les responsables de formation et les DRH, reste essentielle. Ils maîtrisent les contenus des programmes et ont un recul sur les prestations de formation réalisées par les organismes de formation.
Les responsables des ressources humaines sont donc amenés à prendre un rôle déterminant pour conseiller les salariés face à une offre de formation pléthorique sur la plate-forme : moncompteformation.gouv.fr.
L’abondement pour favoriser l’utilisation du CPF
L’entreprise a donc, bien évidemment, encore un rôle a jouer dans la formation de ses salariés, que cela soit via la mise en place du plan de développement des compétences (ex plan de formation), la promotion du dispositif CPF, le conseil sur le choix des formations à la demande des salariés,...
Un autre levier prévu par la loi « Avenir Professionnel » est l’abondement supplémentaire dans le cadre d’un accord collectif ou d’un accord d’entreprise négocié avec les représentants du personnel.
Si l’usage du CPF reste à l’initiative du salarié, le co-investissement de l’entreprise dans la construction du parcours de formation du salarié reste une solution de consensus pour tirer le meilleur parti entre le choix d’une formation de qualité, les objectifs professionnels du salarié et les objectifs stratégiques de l’entreprise.
L’entretien annuel, l’entretien professionnel et le bilan de parcours professionnel sont des moments d’échanges à privilégier pour optimiser les fonds de formation disponibles pour le bénéfice de tous les acteurs.
Si la campagne nationale pour la promotion du CPF, réalisée fin 2019, a déclenché chez les salariés une vague de mobilisation de leur budget via l’application CPF, l’utilisation des fonds disponibles restent encore mesurée face aux enjeux de la formation des salariés.
Sources :
https://www.noous.co/blog/formation/abondement-cpf-par-lentreprise-comment-ca-marche/
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